28 mars 2013

Dans ma librairie préférée…

Je devais aller récupérer une commande d’un livre en anglais aujourd’hui. Cela tombe bien, il pleuvait ce matin (il pleut toujours d’ailleurs). ­« Tombe bien», oui parce que, quelque part, pour moi la pluie et mes livres sont amis… ils se liguent parfois pour m’offrir des moments précieux de lecture enroulée dans une couverture douce, chaude et moelleuse, une tasse de thé ou de tisane à portée de main.

Bref, je m’égare.

Donc je récupère mon livre à l’accueil de ma librairie indépendante préférée, un nouveau Toni Morrison, pour suivre la lecture de celui-ci puis, forcément, un tour rapide dans le rayon des romans. J’aperçois un Doris Lessing sur une des tables. Un coup de cœur de mes libraires adorés. Cela me fait penser à un statut facebook de Sundance Channel France, une de mes seules chaînes-cultes (à part les chaînes ciné et Arte rien ne trouve grâce à mes yeux à la télé) qui mentionnait un film avec deux actrices connues dont le nom m’échappe là (une des deux étaient peut-être Naomi Watts mais j’ai un doute) et qui était une adaptation de Doris Lessing. Je m’étais dit alors, en lisant ce statut,  justement je souhaitais lire au moins un des romans de cet auteur. Pour la place et la réflexion de la femme. Donc ce n’est pas le coup de cœur posé sur la table que je choisis mais, en allant voir de plus près dans les rayonnages de la librairie, j’ai déniché un petit Lessing dont le sujet a tout de suite fait « tilt ».

Et puis au rayon papeterie, un joli bloc de feuille présentant Mouk et ses amis. Pour mes enfants qui me réclament souvent « des petits papiers carrés » et qui adorent Ariol (surtout la version animée), aussi du papa de Mouk.

Ainsi s’achevait mon passage d’une bonne vingtaine de minutes dans ma librairie préférée.

24 mars 2013

« Le Seigneur des Anneaux » – J.R.R. Tolkien

logo Hermione

J’ai eu ce livre après Coeur d’encre. On voulait trouver le livre Sang d’Encre, la suite, mais on n’a trouvé que deux exemplaires très abîmés. Alors on a cherché un autre livre qui pourrait me plaire et on a trouvé Le Seigneur des Anneaux et on l’a acheté.

Bilbon, un Hobbit, trouve un jour un anneau magique. Cet Anneau appartient au Seigneur du Mal qui l’a perdu. Bilbon donne à un autre Hobbit nommé Frodon l’Anneau. Frodon veut détruire l’Anneau en le jetant dans la Crevasse du Destin.

J’ai adoré ce livre parce qu’il y avait de l’aventure et j’ai aimé les Hobbits. Je n’ai pas aimé le moment où ils vont dans une forêt où les arbres sont vivants parce que je l’imaginais comme la « Forêt interdite » dans Harry Potter.

J’ai adoré Sam le Hobbit, le serviteur de Frodon car il ne veut jamais abandonner son maître. J’ai bien aimé Gandalf et Aragorn parce qu’ils sont tous les deux très intelligents. Je n’ai pas aimé le Balrog, une espèce de dragon géant humain car il était laid sur le dessin  et je l’ai trouvé très méchant.

Deux jours avant que je finisse Le Seigneur des Anneaux ma mère m’a donné Le Seigneur des Anneaux 2. J’ai hâte de savoir la suite et d’écrire un nouveau billet. Et j’ai très envie de voir le film du Seigneur des Anneaux, mes parents vont essayer de me le montrer bientôt.

22 mars 2013

Biblio news

Petit tour dans ma librairie préférée (malgré ses délais trop longs pour les livres en anglais… mais ça c’est une autre histoire !) mercredi et je suis revenue, outre le 2e tome du Seigneur des Anneaux pour Hermione, le fameux 1Q84 de Murakami et En attendant la montée des eaux de Maryse Condé.

condé

Je dis « fameux » en désignant le Murakami car je l’ai vu passer sur pas mal de blogs l’an dernier et, comme souvent chez moi, j’évite, je vais même à contre-sens de ces succès littéraires que l’on voit partout. Donc me voici près de deux ans après sa première publication en train de le découvir grâce ou à cause de Natiora et de Cryssilda qui a disséminé sur facebook, il y a peu, nombre d’extraits aussi intrigants que fascinants du 3e tome.

Bref, après avoir lu les deux premiers chapitres en ligne (mais jamais je ne lirai de livres en entier sur écran, non, non et non !) j’ai su que je voulais en lire plus. J’aime déjà l’aptitude d’Aomamé de retenir, connaître, savoir tout en étant intuitive. Je me suis même reconnue un peu ici :

En matière d’histoire, elle aimait avant tout que les évènements soient bien reliés à une chronologie et à un lieu précis. Elle n’avait aucune difficulté à se souvenir des dates. Même quand elle ne l’avait pas apprise par cœur, la chronologie se dessinait automatiquement, du moment qu’elle avait saisi la cohésion d’ensemble des divers événements. Au collège et au lycée, Aomamé avait toujours les meilleurs notes de la classe aux contrôles d’histoire, et elle trouvait étrange qu’un élève ait du mal à retenir la succession des dates, alors que c’était si facile d(‘y parvenir. (pp.12-13)

Et puis comme me le laissaient penser les citations de Cryssilda, Murakami est un grand fou, certes, mais poétique :

La rectitude de son axe était perdue, le Temps filait dans tous les sens. Les tiroirs avaient été intervertis. (p.61)

Bref, voilà donc mes début murakamiesques…

Sinon, cette semaine j’ai gagné le roman (chez Leiloona) et les places de cinéma (chez George) de La Religieuse. Voilà qui est fort plaisant et qui va me permettre de découvrir un peu plus de Diderot et, encore une fois, d’être le témoin impuissant des horreurs subies par les femmes, ici au XVIIIe siècle.

Ah et puis j’ai commencé à regarder, grâce au billet de Perséphone qui m’en a donné l’envie, Little Dorrit, d’après Charles Dickens, de la BBC, of course ! J’en suis au 3e épisode (vu hier soir)… un délice !

Voilà pour les Biblio news de la semaine. Bon week-end à toutes et tous !

20 mars 2013

« Sorry, Haters » – Jeff Stanzler (2005)

Une claque. Voilà ce que fut hier soir le visionnage de ce film dont je ne savais rien excepté les deux minutes que j’en avais vus, il y a quelques jours, sur Sundance Channel France.

J’ai voulu voir ce film en raison du résumé succinct et mystérieux aperçu et sur la foi de la présence, en tant qu’actrice principale, de Robin Wright (Penn à l’époque) qui est un gage de qualité à elle toute seule. Sauf que cette actrice m’a habituée à des rôles de femmes au prise avec l’amour, parfois perdu ou malheureux, mais une femme qui aime, qui donne malgré tout (She’s so lovely, The Playboys, Les vies privées de Pippa Lee…). Dans Sorry, Haters, rien de tout cela.

Robin Wright y interprète Philly/Phoebe, une femme mal dans sa peau au début du film, pour ne pas dire plus que perturbée à la lumière des événements qui suivent, malheureuse, mal-aimée (et ne s’aimant pas) et glaçante. Elle rencontre, un soir, un chauffeur de taxi syrien, Ashade (interprété par Abdellatif Kechiche, que je ne connaissais pas jusqu’alors mais qui joue à merveille, avec sensibilité) dont le frère est second tier suspect dans les attentats du 11 septembre et qui a donc été extradé par les États-Unis en Syrie, où il risque la torture voire la mort.

Elle lui raconte ses succès professionnels, son mariage détruit par une professeur de mandarin qui lui a volé son mari et sa fille. Lui parle de son diplôme de chimiste, de sa foi. Ils sympathisent. Elle lui propose son aide pour faire libérer son frère, en faisant jouer ses relations, notamment un grand avocat. Et puis elle lui fait une étrange proposition…

Sans pouvoir en dire plus, sous peine d’en dire trop, je peux néanmoins partager le malaise ressenti devant ce film en trois temps : la première partie que je viens de vous relater, une révélation glaçante au milieu du film puis une dernière partie menant à une fin inattendue, choquante, qui remue et attriste.

Malaise face à la haine et le manque de respect subis au début du film par Ashade, à la banque et face à un agent de police lui donnant une contravention.

Malaise face à l’injustice paranoïde du FBI et du gouvernement américain qui emprisonne des personnes liées, si l’on peut dire, à un degré si infime à des individus ayant participé aux attentats que c’en est arbitraire et terrifiant.

Malaise face à la perception incroyablement inédite qu’ une personne a du 11 septembre.

Malaise de ces personnages (jusqu’au concept de l’émission qui donne son nom au film) qui luttent intérieurement, essaient en tout cas, contre leurs envies, leur haine, leur violence, leur jalousie quitte à se punir eux-mêmes.

Malaise face à un film dont les deux dernières scènes sont d’une violence aussi inouïe qu’inattendue, face à ces questions qui restent sans réponse et qui peuvent affaiblir ou renforcer cette œuvre, selon la perspective que l’on adopte.

Sorry, Haters est un film que j’ai trouvé dérangeant mais ancré dans une violence quotidienne, insidueuse, qui sonne si juste que c’en est encore plus violent. Je ne saurais même dire si je l’ai aimé mais la question n’est peut-être pas là car, outre ses acteurs à l’interprétation si juste, il a réussi à me faire réagir, à me chambouler, à m’habiter depuis hier soir. Un long-métrage qui fait un tel effet est un film à voir !

17 mars 2013

Les p’tits plaisirs biblio de la semaine

Deuxième édition de mes p’tits plaisirs biblio, qui sont aussi les vôtres je l’espère. Une manière de partager avec vous les infos originales, souvent très visuelles, qui m’ont marquée, amusée, plue.

Cette semaine deux images mais pas des moindres.

Parce que Shakespeare aimait occire tous ses personnages, il est vrai… Horrifiée je suis par les supplices de Corolianus, Chiron, Demetrius et Tamora, just awful ! Je n’ai jamais lu Titus Andronicus et ne suis pas certaine d’en avoir envie du coup… (n’hésitez pas à cliquer sur l’image pour la voir en plus grand !) En tout cas les symboles sont bien vus ^^’

Parce qu’une telle carte, vue sur facebook, est une merveille pour tous les lecteurs rêveurs, petits et grands! (ma fille – qui découvre la Comté, la Terre du Milieu et le Mordor ces temps-ci - a adoré, Céline devrait apprécier…)

Je dois admettre qu’il y en a que je ne connais pas : m’aiderez-vous ? Que sont  Solla Sollew, Sodor, Lidsville, Living Island, Panem, Nehwon et Hyrule ?

Bon dimanche à tous !

9 mars 2013

« Cœur d’encre » – Cornelia Funke

Les fidèles de ce blog connaissent les « billets de Sabbio et sa fille », et bien désormais il faudra également compter ici sur les « billets d’ “Hermione” », pseudo nouvellement choisi par ma jeune demoiselle bibliophile qui pousse, qui pousse… Voici donc son billet, tel qu’elle l’a écrit. N’hésitez pas à commenter, conseiller, ouvrir la discussion sur ce roman.

logo Hermione

coeur d'encre Ma maman m’a acheté Cœur d’encre le premier jour des vacances, le 25 février. J’avais très hâte de le commencer car pendant les vacances de Noël on était allés chez ma tatie et elle m’avait prêté Cœur d’encre et je l’avais un peu commencé.

C’est l’histoire d’une fille nommée Meggie, l’héroïne, qui a douze ans. Elle adore les livres. Meggie apprend par Doigt de Poussière (un ami de son père) qu’un ennemi à lui veut prendre un livre du père de Meggie. Ils vont tous les trois chez Elinor afin de cache le livre.

J’ai beaucoup aimé parce que ça parle de livre, d’aventure et de méchants. J’ai aussi beaucoup aimé parce que le livre était long et quelques prénoms étaient originaux, par exemple Basta, Nez Aplati, Doigt de Poussière. J’ai adoré le moment où Meggie doit faire sortir d’un livre (celui que veut l’ennemi du père de Meggie) un monstre. Je n’ai pas trop aimé quand Meggie, Mo (le père) et Doigt de Poussière arrivent chez Elinor parce que, quand je lis un livre et que je l’aime, je le vois dans ma tête en même temps que je le lis et j’imaginais que le jardin, la maison et le ciel étaient tout gris. Il existe deux suites, Sang d’encre et Mort d’encre. Depuis quelques jours je lis Le Seigneur des Anneaux et pour l’instant c’est TROP bien.

Cœur d’encre – Cornelia Funke – Folio junior (2010) – 653 pages

♥♥♥♥♥ (♥ un tout petit peu ♥♥ un peu ♥♥♥ intéressant mais… ♥♥♥♥ beaucoup ♥♥♥♥♥ passionnément ♥♥♥♥♥♥ à la folie, un must, j’adoooore !)

6 mars 2013

« Syngué Sabour » – Atiq Rahimi

J’ai entendu parler de ce roman pour la première fois chez Leiloona qui nous entretenait alors de ce court roman mais aussi de la sortie de l’adaptation cinématographique, réalisée par l’auteur lui-même. Peu après une belle âme ayant perçu mon intérêt pour ce roman me l’a offert… douce surprise !

Une jeune femme, afghane, veille son mari dans le coma, une balle logée dans la nuque. Elle et ses deux fillettes sont seules dans leur maison, à l’abri relatif des combats et tirs quotidiens. Au vacarme et à la peur suscités par la guerre ambiante s’opposent, dans une étrange juxtaposition, les lents déplacements des insectes, l’égrènement du chapelet par la jeune femme et les respirations, calmes et imperturbables, du mari qui, peu à peu, incarnera pour son épouse, malheureuse, humiliée, soumise, battue même, une syngué sabour.

La Syngué Sabour, cette « pierre de patience », est une pierre légendaire « devant laquelle tu te lamentes sur tous tes malheurs , toutes tes souffrances, toutes tes douleurs, toutes tes misères… à qui tu confies tout ce que tu as sur le cœur et que tu n’oses pas révéler aux autres (…) jusqu’à ce qu’un beau jour elle éclate » (p.79)

La jeune femme se permet donc d’enfin prendre la parole, timidement au début, plus crûment et hardiment à mesure que les combats s’intensifient et que cette situation, les soins à ce mari absent et l’angoisse de cette guerre, pèse sur ses épaules. À mesure qu’elle se confie se révèle la vie difficile et opprimante qu’elle connaît depuis son enfance et, en creux, l’existence de nombreuses femmes de par le monde. Toutefois, même quand elle ose s’énerver, crier, insulter, souvent elle s’excuse, se reprend, par la force de l’asservissement habituel.

Quant aux hommes, ils sont souvent absents et violents à la fois, bourreaux mais aussi, d’une certaine manière, violents car ignorants , comme exprimé dans le roman, ceux qui ne connaissent pas l’amour font la guerre… La seule exception parmi les figures masculines est le beau-père de la femme, une merveille de bienveillance et de sagesse considéré par sa propre épouse et ses fils comme un fou.

La femme révèle peu à peu les manières subtiles, silencieuses et ponctuelles qu’ont certaines femmes de se libérer un peu, en tout cas d’échapper au pire, à l’instar de sa tante.

L’éclatement annoncé de la pierre, quant à lui, est affreux, comme la seule issue possible…

Un propos fort pour une histoire ne relevant malheureusement pas de la fiction. Malgré tout, bien que touchée par le fait que ce soit un homme qui en soit l’auteur, je ne suis pas complètement conquise, non pas par le fond mais plutôt par la narration, long monologue brièvement entrecoupé d’indications. Je me rends bien compte que ce choix, quasi théâtral, sert le récit mais cela a suscité chez moi une certaine « distance »par moment , ou peut-être une étroitesse, une oppression… Cela n’a pourtant pas empêché que je sois touchée, émue, choquée parfois, mais avec une réserve.

Syngué Sabour – Atiq Rahimi – Folio (2010) – 138 pages

♥♥♥♥ (♥ un tout petit peu ♥♥ un peu ♥♥♥ intéressant mais… ♥♥♥♥ beaucoup ♥♥♥♥♥ passionnément ♥♥♥♥♥♥ à la folie, un must, j’adoooore !)

5 mars 2013

Nouvelle rubrique : « Qui verriez-vous pour jouer… ? ­­»

La question que je vous ai posé il y a quelques jours, pour mon concours, et le mini-débat entre blogueuses qui a suivi, m’ont donné une idée.
Je trouve intéressant et divertissant de voir quels acteurs nous envisagerions pour jouer le rôle de tel ou tel personnage.
Quand je lis un roman je n’ai pas une image claire de la représentation que je me fais des personnages mais, une fois la lecture terminée, pourquoi ne pas se laisser son imagination donner un visage plus « réel ­» à ces personnages.
Je commencerai aujourd’hui avec Home. Je dois admettre que j’ai été surprise quand je me suis rendue compte que parmi les dix romans écrits par Toni Morrison, seul Beloved, à ma connaissance, a été adapté au cinéma.
Alors, mon casting fictif pour un projet ciné pour le moment tout aussi hypothétique :
Frank = Michael Ealy
Cee = Sophie Okonedo s okonedo Sophie Okonedo ou Anika Noni Rose anika noni rose
Sarah = Queen Latifah
Lenore = CCH Pounder
Salem = Laurence Fishburne
Et pour ceux et celles qui ont lu ce roman, qui verriez-vous pour chaque personnage ?

3 mars 2013

« Home » – Toni Morrison

Ma première rencontre avec Toni Morrison date du début des années 1990, quand mon père m’a parlé de cette auteur extraordinaire, noire-américaine, contant des histoires de la communauté noire, qui venait de se voir décerner le prix Nobel. Quelques jours ou semaines après je lisais Beloved. Du haut de mes 13 ans j’ai été choquée mais suis aussi, probablement passée à côté de beaucoup de choses de l’ordre de l’intellectuel comme de l’émotionnel. Peut-être l’ai-je lu trop tôt… Mais ce n’est pas là le plus important car pour moi, de ce jour, cette grande femme est entrée à tout jamais dans mon panthéon personnelle de femmes et d’auteurs que j’admire et dont le propos, les idées, les valeurs seront toujours importantes. Sans pour autant l’avoir lu de nouveau depuis cette année-là, pour des raisons que j’ignore (!), j’ai suivi ses autres publications, lu des interviews ou articles, étant toujours heureuse à la simple évocation de son parcours, de ses propos, de ses interventions.

Et puis, il y a un mois environ, grâce à une blogueuse que j’apprécie depuis un bon moment et avec qui je me découvre depuis peu des points communs drôles, atypiques ou plus profonds, je me suis reconnectée à une part essentielle et, de fil en aiguille, je me suis retrouvée en librairie avec un désir viscéral d’y acheter un roman anglophone en version originale. Un rayon peu fourni. Je craignais de repartir sans rien, déçue. Ma première envie était de la littérature indienne, Salman Rushdie et Arhundati Roy – que j’ai offert l’an dernier sans l’avoir lu – me sont presque tombés dans les bras. Et, au hasard d’une étagère, je l’ai vu : un Toni Morrison, tel un joyau littéraire, un vivier d’idées, d’histoires, de combats qui me sont chers. Un ravissement. Je suis donc repartie ce jour-ci non pas avec un mais trois romans en anglais… ce qui ne m’était pas arrivé depuis de longues années.

Le week-end dernier enfin je le commençai. Premières pages, une immersion un peu étrange, un entre-deux : où suis-je, qu’est-il en train de se passer, que va-t-elle me raconter, où va-t-elle m’emmener ? Et je n’ai plus quitté Frank, Cee et leur histoire commune et disjointe.

Un roman aussi court que puissant se déroulant au milieu des années 1950. Un âge d’or de l’histoire des États-Unis ? Pure illusion : Frank, jeune homme noir rentre de la guerre de Corée, victime du traumatisme de l’horreur du front, de la perte, là-bas? de ses amis, mais aussi de son enfance ennuyeuse et pauvre dans un patelin de Géorgie. Malheureusement, en rentrant dans son pays ce n’est pas la tranquillité qu’il trouve mais une autre forme de violence, d’agression et une lettre, non un simple mot : “Come fast. She be dead if you tarry.” (p.8) Il doit aller aider sa jeune sœur qu’il chérit tant. La ségrégation bat son plein, insidueusement ou plus vive, surtout dans ce Sud des États-Unis où se déroulent bon nombre d’atrocités (expropriations et combats forcés, expérimentations pseudo-scientifiques…) dont les premières  et seules victimes sont, encore une fois, les Noirs… Les femmes noires encore plus. Ou différemment peut-être. Un récit conférant d’ailleurs aux femmes, à leur force, à leurs pouvoirs presque, une place bien particulière qui me touche autant qu’elle me passionne et qui culmine dans le treizième chapitre.

L’art de la grande Toni est de nous faire vivre ces réalités aux côtés de Frank et de Cee, de nous les faire ressentir. Point de cours d’histoire magistral sur l’histoire américaine ou de la communauté noire, simplement un récit de vie particulièrement à vif, remuant, fort, intimiste. Frank s’adresse, au cours de quelques intermèdes, au narrateur à qui il explique des choses, rétablit les vérités, pour plus de proximité et d’impact avec nous, les lecteurs.

Et quand le récit touche quasiment à sa fin, qu’on pense reprendre son souffle, Toni Morrison nous assène encore quelques coups, choquants autant qu’inattendus, sous forme de révélations, dont une réponse au premier chapitre-prologue…

Quant à l’histoire en elle-même, ce frère et cette sœur au lien indéfectible sont touchants  ; on assiste à leur renaissance. Deux personnages en quête de paix intérieure, en quête d’un endroit où ils se sentent réellement bien. Home.

Home – Toni Morrison – Vintage books (2012) – 147 pages

Coup de cœur bien entendu !

♥♥♥♥♥♥ (♥ un tout petit peu ♥♥ un peu ♥♥♥ intéressant mais… ♥♥♥♥ beaucoup ♥♥♥♥♥ passionnément ♥♥♥♥♥♥ à la folie, un must, j’adoooore !)

1 mars 2013

Concours et lectures du moment

Voilà, mon concours est terminé. Je dois avouer que je suis surprise (et un peu déçue) du peu de participants alors qu’il y avait des livres à gagner sans conditions contraignantes aucunes…

Alors parce que je garde à l’esprit ma nouvelle devise, et bien je prends la liberté de faire plaisir aux trois participantes méritantes qui gagnent donc chacune 2 des livres proposés, plus 1 recueil de nouvelles bonus pour Lili Galipette (Les beaux dimanches, de Magali Duru)qui a eu la gentillesse de relayer avec beaucoup d’entrain ce concours, à plusieurs reprises, sur son twitter. Asphodèle et Nahe, vous pouvez m’envoyer votre adresse par mail.

Encore merci à vous trois !

Et puis sinon je lis en ce moment quatre livres mais celui qui prédomine signe mes retrouvailles avec la grande auteur, conteuse, oratrice Toni Morrison !

Nobody in Lotus knew anything or wanted to learn anything. It sure didn't look like anyplace you'd want to be. Maybe a hundred or so people living in some fifty spread-out rickety houses. Nothing to do but mindless work in fields you didn't own, couldn't own, and wouldn't own if you had any other choice. My family was content or maybe just hopeless living that way. I understand. p.84

Des retrouvailles heureuses aussi avec la lecture en version originale, qui me ressource considérablement… Un vrai plaisir tout simple !

Et si cela vous dit, sur ma page facebook personnelle et la page facebook de ce blog je poste de temps en temps des extraits et l’avancée de mes lectures…